Le loup, la biche et le S.D.F.
Aux informations régionales, on nous apprend que le loup a encore tué trois brebis.
Aujourd’hui, il a dévoré des brebis mais les autres jours, qu’est-ce qu’il a mangé ce pauvre Loup: certainement des lièvres, des faisans, des coqs de bruyère, des marmottes, des faons, des biches, enfin, des animaux de la nature ?
En tuant une bête par jour cela fait 360 animaux par an et si on les multiplie par le nombre de loups, ça fait combien de bêtes par an: une vraie hécatombe!
Il a peut être mangé la petite biche qui venait brouter les fleurs parfumées sur le coteau en face de chez moi car je ne l’ai pas revu ce printemps. Je soupçonne ce Loup d’être un destructeur de faune sauvage, un briseur de joie, un assassin d’innocence.
Nous subissons un préjudice direct du fait de la destruction programmée des bêtes inoffensives de la nature. Cette destruction est volontaire de la part des amis du Loup.
Nous demandons qu’ils nous indemnisent pour cette perte irréparable.
En parlant d’indemnité, combien coûte Monsieur le Loup au contribuable?
Quelques millions d’euro; si Messire Loup était condamné à l’exil du territoire français, avec tout cet argent que pourrait-on faire de plus utile?
Il me vient en tête la vision de ce S.D.F., debout devant cette porte à Chambéry Savoie avec ses vêtements sur le bras et deux cartons plein à ses pieds. Cela fait deux ou trois mois que, arrêté au feu rouge en face, je le vois, les yeux dans le vague toujours à la même place, muet, résigné. Ce doit être un nouveau venu dans cet enfer. Lui, il n’a pas de chance: aucune convention internationale ne lui permet de dévorer la brebis sacrificielle.
Ce S.D.F. ne fait pas partie de l’écosystème. Il n’a pas droit à une niche écologique car il ne donne pas le grand frisson de la peur ancestrale à la génération émeraude.
Avec l’argent que coûte le Loup ne pourrait-on pas programmer des petits logements pour les S.D.F.? Nous pensons que cet argent serait beaucoup plus utile.
Il y a bien un lieu où est réparti l’argent collecté par nos impôts ?
C’est en ce lieu que l’on décide de financer l’habitat du Loup, une bête inutile, en se trouvant des excuses pour laisser en suspens celui du S.D.F., une fois cette bête malfaisante logée on est bien obligé de payer ses festins, en laissant notre frère le S.D.F. tendre la main de la misère.
Il faut du courage à ces hommes pour choisir le Loup en délaissant sur le trottoir une personne estropiée par la société dite civilisée.
Toute vérité n’est pas bonne à dire, c’est pourquoi les journaux oublient celles qui dérangent.
Les Déserts… Savoie… le 12 mai 2006.
Le-grincheux.